jeudi 23 février 2012

Un mois après Noir Désir

Youssoupha, cheveux sur la langue.

J'avais promis de publier cette interview avant la sortie du dernier album de Youssoupha. Cette fois c'est donc décidé : je ne promettrai plus rien. Certaines questions perdent une partie de leur valeur maintenant que Noir Désir y a en partie répondu, mais la rhétorique et les réflexions de Youssoupha, bavard et pertinent, sont aussi agréables à lire qu'à écouter. Pas le temps de poser la première question, d'ailleurs, qu'il y répondait déjà...

Ça fait un bon moment que je n'ai pas fait d'interview. C'est avec toi que je l'ai faite au téléphone hier ? Avant ça, franchement... Pendant la préparation de Noir Désir je ne faisais pas d'interview si je n'avais rien à dire. Parce que des fois, vraiment, tu n'as rien à raconter. Qu'est ce que tu veux que je raconte, que j'ai eu un enfant ? Pourquoi pas, mais bon...

Je voulais justement t'en parler parce que la paternité est un sujet qui revient souvent dans tes textes.

J'ai hérité cette sale manie d'un chanteur que j'aime beaucoup qui s'appelle Renaud. Quand tu regardes sa discographie, il raconte d'abord qu'il rêve d'un enfant. Quand il rencontre sa femme, il lui demande si elle peut lui en faire un. Quand sa fille est née, il lui fait une chanson, puis une autre quand elle devient adolescente, une autre quand elle perd sa virginité, et il a été jusqu'à faire des chansons sur ses beaux-fils... Ça me touchait et ça correspondait à ma sensation. J'ai eu un enfant juste après la sortie de Sur les chemins du retour et j'en parle donc forcément dans Noir Désir. Je donne les réponses à toutes les questions que je me posais.

C'est le genre de sujets que les rappeurs ont parfois du mal à aborder.
 
J'avais envie d'aller vers quelque chose de nouveau parce que j'ai beaucoup changé. Ce n'est pas que je ne suis plus le même, mais je suis papa, j'ai 30 ans, deux albums derrière moi... Noir Désir parle d'amour. Le titre qui ouvre l'album s'appelle d'ailleurs « L'amour ». Je me suis demandé pourquoi on n'en parlait jamais alors que c'est le sentiment le plus fort. Je crois que c'est le mot qui revient le plus dans cet album. Avec ses nuances bien sûr : la mort des gens, le désamour des gens, l'amour ou le désamour d'un enfant, l'amour dans la vie de couple, l'amour d'un art, d'une musique... Pour revenir à la question, c'est n'est donc pas qu'une histoire de paternité, c'est beaucoup plus fort que ça. C'est une émulation de sentiments.

  
Est-ce que c'est cette forme de maturité qui t'a poussé à appeler l'album Noir Désir, qui est une référence à la culture populaire, plutôt que Négritude, qui aurait été une référence plus risquée ? [Le premier album de Youssoupha aurait du s'appeler Négritude, en référence à l'œuvre d'Aimé Césaire, mais était finalement sorti sous le nom d' « À chaque frère »]

C'est peut être pas faux, mais je ne l'ai pas réfléchi d'une manière aussi mécanique. Quand j'ai eu l'idée d'appeler mon album Noir Désir, je ressentais la signification mais je ne savais pas spécialement l'expliquer. Je voyais la notion d'amour, je voyais la notion d'Afrique, je voyais le côté militant qui pouvait faire référence au groupe, je voyais le culture populaire, je voyais la France, parce que Noir Désir est un grand groupe de rock français, je voyais la formule poétique... Il y a une charge sémantique super épaisse qui me convenait quelle que soit le sens dans laquelle on la prend. J'avais besoin de connaître le titre de cet album pour mieux l'écrire.

Est-ce qu'on peut tirer un trait sur Négritude ou est-ce que tu gardes l'envie d'appeler l'un de tes futurs album comme ça ?

C'est possible parce que c'est un thème qui revient vraiment souvent. Il y a un titre qui s'appelle « Noir Désir », avec un sample du groupe africain Staff Benda Bilili, qui parle justement de la condition de l'homme noir. Il y a des thèmes qu'on porte dans son ADN et dont on arrive pas à se dessaisir. Parler de négritude n'est pas une stratégie marketing, j'ai vraiment l'impression que ça vient spontanément. Et pourtant, le paradoxe, c'est que l'album ne parle pas tant que ça d'Afrique. Mais malgré tout, à un moment ou un autre, on revient à cette notion de culture noire et de négritude.

Tu sembles assumer de plus en plus l'influence de la musique africaine et ton père. [Tabu Ley Rochereau, artiste majeur de la rumba congolaise]

Je n'ai pas grandi avec mon père, que j'ai toujours aimé et respecté énormément, mais on peut dire pour résumer que je n'ai donc pas l'habitude qu'il me manque. Je pense à lui, mais passer deux ou trois ans sans le voir est presque une habitude. J'ai été amené à plus le voir récemment parce qu'il avait des problèmes de santé et on a réappris à se connaître. Ça m'a donné envie de me replonger dans sa musique, que je connaissais déjà, mais avec l'oreille du mélomane et de l'artiste que je suis devenu. J'ai trouvé ça encore plus fascinant et ça m'a donné des pistes pour l'album. Je me suis rendu compte que c'est un prodige absolu que je ne serai jamais. Ça fait un peu « mégalo familial », mais je suis vraiment fan de lui. Et quel que soit les difficultés ou la complexité des rapports que j'ai avec mon père, je me dis que ça ne me regarde pas mon fils : c'est son grand père et c'est tout. Le rapprochement avec mon père et la naissance de mon fils m'ont donné un équilibre qui m'a permis de refonder mes bases artistiques et mon inspiration.


Est-ce que tu vas assumer ces racines au point de faire un morceau avec lui ou de rapper en lingala sur l'album ?

Rapper en Lingala je ne l'ai pas fait sur l'album, mais je l'ai fait sur un featuring récent. Pour le featuring avec lui je ne réponds pas à la question, mais je vous laisse deviner... [Youssoupha rap effectivement sur un sample de son père dans « Les disques de mon père »]
Dans « Menace de mort » tu demandes : « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? ». Beaucoup de rappeurs le font pourtant. Quel regard portes tu sur le rap français ?

Le rap n'est pas une musique comme une autre. Elle a cette particularité d'être le porte voix de communautés de gens sous représentés politiquement et médiatiquement. On a donc une sorte de responsabilité et de message à porter ou à relayer. On ne peut pas faire comme si tout allait bien. Il faut de tout pour faire un rap, mais il faut qu'on assume cette responsabilité. « Qui prétend faire du rap sans prendre position » est une phrase que j'ai repris à Rockin' Squat parce qu'elle m'a faite entrer dans le rap. Je ne rappais pas encore que j'avais déjà entendu ce précepte et je savais donc à quoi m'en tenir. Le jour ou je me serai ramolli sur mes positions, le jour ou je serai transparent sur la manière de m'engager, le jour ou je ne relaierai plus la voix de ceux qui n'en ont pas, alors je ne ferai plus de rap.

Beaucoup de fans de rap français arrêtent d'en écouter parce que la transition entre les anciens et les jeunes est compliquée. Je ne me reconnais pas d'en ce que fait La Fouine par exemple [question posée par Trez, moi hamdoulah ça va]. Comment entends-tu rapprocher les générations ?

Déjà, je suis un vrai passionné, un vrai bouzillé de rap français. Je respecte cette musique parce qu'elle a sauvé ma vie. Je ne peux pas cracher dessus, mais je déplore simplement qu'il n'y ait pas de rap de « gaillards » en France. Je vais me faire comprendre... Dans nos rapports aux médias, aux festivals et aux acteurs de l'industrie, par exemple, le rap s'est catégorisé comme une musique de môme. Quand j'ai commencé, vers 14 ou 15 ans, je faisais du rap d'adolescent. Aujourd'hui, j'ai passé le cap des 30 ans, je fais du rap d'un mec de 30 ans. Ce qui me saoule, malgré tout le respect que j'ai pour eux, c'est quand on est obligé de faire du rap pour les petits. Ça ma saoule d'autant plus qu'on a pas toujours besoin des les infantiliser ! J'en connais de 14 ans qui écoutent Led Zeppelin ou les Sages Po... Il faut arrêter de s'embarquer dans un jeunisme bête et méchant. La Sexion d'Assaut, que je respecte beaucoup, fait de la musique pour les jeunes parce qu'ils sont vraiment jeunes. Mais un ancien qui fait comme la Sexion d'Assaut, je trouve ça pathétique. J'essaie juste de ne pas me prendre pour ce que je ne suis pas. Pourquoi prendre une posture ? Fais du rap de ton âge ! Et j'ai toujours un peu déploré aussi que quand on devient « gaillard » le rap français passe forcément par des issues comme le jazz, comme mon frère Oxmo que j'aime beaucoup, ou le slam, comme Abd Al Malik que je respecte beaucoup aussi. Je n'aime pas les complexes qui font que le rap doit forcément être sous la tutelle d'une musique « plus respectable » pour devenir adulte. Non, le rap c'est bien !

Pas de bling bling il brille déjà.

Est-ce que le problème ne vient pas aussi du fait qu'on n'est pas réussi à éduquer un public hip hop ?

Je déplore aussi qu'on n'est pas plus souvent un mélange des publics. Youssoupha, Oxmo Puccino, Sexion d'Assaut, La Fouine : tout ça c'est du rap. Il faut qu'on trouve une cohérence et qu'on le sublime pour que toutes les générations le reconnaissent. J'ai l'impression qu'avec le temps on intègre nous même que le rap c'est presque honteux. Il faut le chantonner, le mélanger a du slam, du jazz... Quand Joey Starr est passé chez Ruquier, un journaliste lui disait qu'il avait plusieurs cultures et que c'était dommage que l'album reste « rap rap » et qu'on ne ressente pas l'influence d'autres musiques. Mais c'est super bidon ! Est-ce que quand tu reçois William Sheller ou Indochine tu leurs dis que c'est dommage qu'il n'y ai pas de d'Afrika Bambaataa dans leur album ? On n'a pas besoin d'être sous tutelle. On rentre nous même dans un délire de sous-culture, comme dirait mon ami... Mais on est une culture forte et belle ! Le rap c'est beau, c'est sublime, c'est magnifique ! Il faut qu'on assume cette musique.

Tu fais finalement partie de la première génération de rappeurs qui va peut-être réussir à vieillir dans la musique. Rocé disait d'ailleurs dans son dernier album qu'il était « le seul trentenaire à rapper comme un adulte ». Maintenant, vous êtes au moins deux.

Je cite justement cette parole de Rocé dans le titre « J'ai changé ». Ce n'est pas une gloire particulière et ça ne veut pas que je suis plus intelligent que la moyenne, parce qu'il m'arrive aussi de dire des conneries, mais ça revient à dire ce que je disais tout à l'heure. Rapper comme un adulte, c'est évoluer avec son âge et son temps. Sinon on se ridiculise à se caricaturer dans une posture de jeunisme qui fait pitié. Nas et Jay-Z pourraient faire du Soulja Boy s'il le voulaient, ils ont l'argent et le carnet d'adresse. Mais ils ne le font pas parce que ce n'est pas leur rôle et qu'ils ont autre chose à apporter à leur courant musical. Aux USA, les gaillards de l'industrie connaissent leur rôle. Et si on ne comprend pas ce que fait Soulja Boy, les jeunes, eux, comprennent. Il ne faut pas qu'on les fasse complexer ou qu'ils deviennent aigri avec des messages du genre «le rap c'était mieux avant ».

Même si c'est de moins en moins vrai, j'ai souvent l'impression que le rap français manque d'unité. Tu as fais l'effort d'inviter plusieurs rappeurs sur le remix d'« Apprentissage ». Est-ce un calcul en terme d'image ou en terme d'unité du mouvement ?

Il y a un peu de ces deux raisons mais il y a aussi d'autres paramètres. Il y a déjà le rapport humain, parce que notre musique n'est pas super buzzé par les médias généralistes Si en plus on se casse les pieds entre nous... L'émulation entre aussi en compte. La performance est propre au rap, qui est né dans les battles. Écouter les autres rappeurs permet de progresser. Écouter l'album d'Orelsan pendant la fin de l'enregistrement de Noir Désir, par exemple, m'a donné la gouache. Et puis on ne peux pas nier qu'il y a aussi une notion de marketing. On est une industrie, donc on n'a pas forcément besoin de s'aimer pour travailler ensemble. Le public est demandeur de collaborations et se moque de nos états d'âmes et de nos égos. On a parfois trop tendance à regarder nos nombrils et à faire trop de calculs alors qu'on gagnerait tous à collaborer. Quand P. Diddy , 50 cent et Jay-Z font une collaboration, je ne pense pas qu'ils s'aiment vraiment et je ne pense pas qu'on puisse justifier d'un problème d'égo état donné que ce sont tous des multimillionnaires en dollars.

Concernant l'affaire Zemmour, tu as fais appel de la décision de la justice et tu as inclus le morceau « Menace de mort » dans l'album. Est-ce que ce n'est pas pas prendre le risque de réduire ta musique à cette polémique ?

C'est la raison pour laquelle au début je ne voulais pas faire appel, d'autant plus que la procédure est lourde et qu'elle a un coût. Mais j'ai mal vécu le fait d'avoir perdu parce que tous les gens qui étaient à l'audience étaient d'accords pour dire qu'on avait vraiment démontré l'absurdité de sa plainte. Son l'avocat était d'ailleurs à court d'arguments et même le procureur à pris position pour nous ! Je pensais vraiment que c'était injuste que quelqu'un qui parle mal d'autant de communauté et de groupes de gens puisse se permettre de se sentir blessé parce que quelqu'un dit qu'il fallait le faire taire. Je ne suis pas le seul à me sentir blessé par les propos qu'il a tenu. Perdre ce procès reste une incompréhension, alors peu importe ce que l'appel me coutera en terme d'argent et d'image.


Quand Zemmour dit que « la plupart des délinquants sont noirs et arabes », c'est un raisonnement par l'absurde. C'est quelqu'un de très intelligent et très cultivé qui sait que dans toutes les civilisations et à toutes les époques, les gens les plus défavorisés, qui sont souvent issus des immigrations les plus récentes, sont les gens qui tombent le plus facilement dans la délinquance. C'est un mécanisme vieux comme le monde qui n'a aucune corrélation avec la race, l'ethnie ou les origines. Il n'y avait pas d'immigration de noirs et d'arabes il y a 100 ans en France, mais il y avait quand même de la délinquance. C'était qui ? Les plus pauvres et les plus démunis ! C'est une question sociale et il en fait une question raciale et ethnique. 


On peut presque résumer les valeurs et les idées défendus dans cette polémique à un combat entre la gauche et la droite. Est-ce que ce procès peut devenir politique ?

Je sais qu'Éric Zemmour a parfois eu des tribunes lors de congrès et de colloques UMP. Moi, je travaille avec des associations et des collectifs, mais avec aucun parti politique en particulier malgré que j'ai souvent été sollicité. Ça m'est arrivé, par curiosité, d'assister à des meetings et je vais sans doute continuer à le faire pendant la campagne car je ne cache pas que je suis un peu perdu au niveau de mon vote. Concernant la polémique, oui il y a une dimension politique. Mais je ne suis pas plus de gauche que n'importe qui. Je défends simplement mes convictions, ma culture, et l'histoire des gens qui me ressemblent.

[Le manager commencer à nous faire signe qu'il est temps d'abréger l'interview] Impossible de ne pas te parler pour finir de la récente signature de Taipan sur ton label. Pourquoi lui ?

Parce qu'on me dit souvent que j'écris bien, mais lui écrit dix fois mieux que moi. Un jour il a dit « Mon pote Africain si tu m'entends, brûle ton tee-shirt Noir et fier...

être fier de sa race c'est un sale concept de blanc » !

J'ai saigné du nez ! Taipan c'est un agitateur, un gesteur d'opinion incroyable. Il me fascine. Il a une plume de malade. C'est pour moi la plus belle plume du rap français.

Ça fait plusieurs années qu'il enchaîne les promesses, mais il n'a encore rien concrétisé.

Je suis d'accord avec ça, et c'est peut-être sur là-dessus qu'on va essayer de l'aider. Par rapport à la consistance, à la communication et à la maitrise de son projet.

Son concept d'AFPAN rappelle un peu ton morceau « Rapporteur ».

Je ne peux plus faire de morceau comme ça quand je l'entends faire les AFPAN... Je le pousse a en refaire d'ailleurs. Il fait le flemmard, il faut que je l'engueule !

Est-ce que c'est toi qui a précipité son départ du label LZO ?

Non, il était déjà partie tacitement depuis des mois. Je respecte beaucoup LZO. C'est un label qui n'a pas toujours l'occasion de pousser ses artistes au mieux mais qui est très respectable.

[Le manager s'impatiente vraiment] Je voulais te parler du Congo aussi.

J'ai suivi l'actualité, mais pour ne rien te cacher ma source la plus fiable reste encore Twitter. J'en ai marre de France 24, de LCI et de Itélé pour tous les évènements qui se passent en Afrique. Les gens sur place rendent compte de la situation avec le hashtag #RDC2011. J'espère qu'il n'y aura pas de trouble car j'ai de la famille là-bas. C'est malheureusement le lot de trop d'élections en Afrique.

Et ce délire de Geste, qu'est-ce que ça signifie ?

La signification est rare et difficile à trouver parce que le geste n'a pas de définition. Tu gestes seulement. Et quant tu gestes, tu le sauras toi même. Tu diras, « oh, je geste ».


Interview réalisée à l'occasion du passage de Youssoupha au festival Tissé Métisse à Nantes le 10 décembre 2011. Merci à Trez (Akalmy/Bass Addict), qui a posé certaines questions, ainsi qu'à Ladislas et Didoo (La Formule/Just44hiphop) pour les images.

Le titre fait référence à la série d'articles que j'ai publié avant la sortie de l'album :  41 jours avant Noir Désir, 33 jours avant Noir Désir, 20 jours avant Noir Désir et enfin Noir Désir.



mercredi 1 février 2012

Le rapporteur #1

Inspiré par les pages de So Foot et Technikart, qui ne l'ont sans doute pas inventé non plus, ce calendrier rétrospectif ironique et moqueur se penchera sur les informations « essentielles » du dernier mois du rap français. On commence le 19 janvier parce que c'est à peu près le jour où j'ai eu l'idée. Rendez-vous début mars pour la suite !



Jeudi 19 janvier. Orelsan, qui a sorti Le chant des sirènes en septembre, est nominé quatre fois aux victoires de la musique. Isabelle Alonso n'a pas souhaité réagir.


Mercredi 25 janvier. Selon une blogueuse bien renseignée, Youssoupha est « le Jay-Z français ». On demande à voir sa Beyoncé quand même. Pendant ce temps là, 3 ans après Jimmy Fallon et son brillant medley des classiques du rap US sur NBC, Michel Drucker reprend péniblement quelques rimes d'Orelsan sur France 4. Du coup, on ne sais plus vraiment quel âge a le rap français.

Jeudi 26 janvier. Guizmo quitte l'Entourage pour... pourquoi d'ailleurs ? Pour des chamailleries qu'il explique vaguement quelques jours plus tard dans une vidéo low-cost où on l'entend préciser qu'il n'a « besoin d'aucun membres de l'Entourage ». Contrairement à ce que laissait lourdement supposer la pochette de son album il y a quelques mois... Un clash qui n'inquiète pas le crew des Haters qui publie le top 50 des fails du rap français. Complet, drôle, méchant, indispensable.

Vendredi 27 janvier. Joey Starr, qui a sorti Egomaniac en octobre, est nominé une fois aux Césars. Maïwenn n'a pas souhaité réagir.

Dimanche 29 janvier. Kool Shen, qui n'a rien sorti et n'est donc pas nominé, se venge en remportant l'Euro Final of Poker et les 100 000 euros qui vont avec. Patrick Bruel n'a pas souhaité réagir. Sneazzy abandonne définitivement la musique en rappant pour une pub Redbull.

Mardi 31 janvier. Larusso, qu'on avait oublié depuis longtemps, signe son grand retour dans la « musique » avec le clip "Untouchable", qui ne raconte pas l'histoire stéréotypé d'un handicapé et d'un noir mais où on l'entend brailler et la voit faire les gros yeux au côté de B-Real himself. La honte, oui. Mais pour qui ?